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Un Tramway nommé désir

UN TRAMWAY NOMMÉ DÉSIR

Revue de presse :

Loin du folklore « sudiste », Didier Carette choisit de présenter une version lavée des moiteurs vénéneuses pour s?attacher au plus près des personnages. C?est l?être fraternel, le capitaine solidaire des naufragés de l?existence, qui mène ici l?entreprise à bon port. L?acuité de son regard compassionnel aiguise le texte, beau et poétique.
Une luminosité propre, singulière, accompagne cette descente aux enfers. Une fluidité cinématographique, une douceur étrange entoure les personnages. Tous des enfants, malgré la fièvre dans le sang, malgré les rages bestiales. Le metteur en scène magnifie Stella, la s?ur écartelée et humanise Kowalski qui échappe au stéréotype du macho primaire.
Quant à Blanche, il lui réserve tout son amour. Il berce la petite fille, soutient la vielle jeune fille et prend dans ses bras la poupée cassée pour ne plus la quitter. De parti pris, il rejoue l?Histoire sur scène pour imposer la victoire romanesque du Sud contre le Nord.
Toute la distribution est parfaite d?homogénéité, d?engagement et de sincérité dans le drame. Mention à Charlotte Castellat qui distille une petite musique lancinante portant l?espoir d?une vie plus heureuse. Quant à Marie-Christine Colomb, comment fait-elle pour incarner ce rêve de magnolias et d?ombrelle diaphane, ce long processus d?autodestruction ? Le mystère du jeu, ici particulièrement puissant. Sobre, assoiffée d?amour, toujours sur un fil, en sursis, elle projette une émotion qui nous submerge plus d?une fois. Une grande comédienne dans un grand rôle. Ce n?est pas si souvent.
André Lacambra. L?Opinion Indépendante 27 avril 07


Nostalgie d?un sud à la sensualité exacerbée, paradis perdu au goût d?enfance, irruption d?une réalité carnassière contre laquelle viennent se briser les rêves, les ingrédients de Williams sont là, remis devant nous par un Carette en pleine maîtrise de ses effets. Il met en scène à l?épure, avec l?aide d?Olivier Jeannelle, un dispositif bi frontal qui fait comme un écrin à tout le cinéma de Blanche. Resserré en cadrage, étiré en travelling, il fluidifie rythme et mouvements. A un souffle des spectateurs voyeurs, tantôt avides ou bien contraints, une scène nue juste cernée de rouge, comme un ring à peine fardé où se débattent de pauvres insectes. Avant le KO définitif des illusions. Sur un fond sonore de nuit tropicale, résonnent çà et là des cris d?animaux qui remettent chacun à sa place dans la jungle de la vie. ? Marie-Christine Colomb elle EST Blanche, elle ne la joue pas, elle l?exprime. Mouette gracile au long tutu de petite fille, elle incarne, frémissante, tout contre elle, tout près de la femme qu?elle est vraiment, une idée de la vie imprégnée de tendresse, de magie et d?illusion. Du sur-mesure pour un grand talent !
Cécile Brochard. Flashebdo, 25 avril-2 mai 07


Sur la scène du Théâtre Sorano, Marie-Christine Colomb fait oublier Brando. C?est elle qui impose instinctivement sa présence. Son interprétation vibrante de Blanche est bouleversante. La comédienne incarne son personnage au plus prodond d?une émotion qu?elle va chercher très loin et qui cueille les spectateurs avec la même intensité. ? En renonçant à son élan naturel pour l?exubérance, le directeur du Sorano offre à ses acteurs la possibilité d?exprimer l?intériorité de leur talent. Il parvient fort bien aussi à recréer l?atmosphère étouffante de la pièce, notamment grâce à une scénographie et à des bruitages rappelant la moiteur d?une jungle inhospitalière. Il laisse enfin aux spectateurs le souvenir d?un moment de théâtre intense.
Jean-Luc Martinez. La Dépêche du Midi, 19 avril 07
 
 
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