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LE PROCES
du 17 mars au 3 avril 09

LE PROCÈS

de Franz Kafka
Mise en scène Didier Carette et Marie-Christine Colomb
 
16:00
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20:00
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21:00
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Création Ex-abrupto

Une cage allait à la recherche d’un oiseau.
Franz Kafka

«La lecture du Procès, livre saturé de malheur et de poésie, nous laisse changés, plus tristes et plus conscients qu’avant. Donc c’est cela, c’est cela la destinée humaine, on peut être persécuté
et puni pour une faute jamais commise, ignorée, que « le tribunal » ne nous révélera jamais… Monter un spectacle est plus que lire. On prend en charge ce monde bouleversé, où toutes les attentes logiques sont déçues. On voyage avec Joseph K. dans des méandres obscurs, par des rues tortueuses qui ne conduisent jamais où tu pourrais t’y attendre… »

Primo Levi

On avait sûrement calomnié Joseph K., car, sans avoir rien fait de mal, il fut arrêté un matin… Dès les premiers mots, Kafka claque la porte du quotidien et l’ouvre sur le monde des pas perdus. Joseph K. pourra bien dériver jusqu’à la nuit des temps, toutes les banquises où s’échouer ont fondu. Son écriture simple, dégagée du superflu mais foisonnante de détails, nous tire sur le chemin de l’expérience intérieure, où seul le doute est permis, où l’on peut se perdre avant d’atteindre le fond mais d’où l’on peut resurgir pour expliquer le monde. A l’inverse de toutes les démarches habituelles. On sait comment cela s’est terminé : dans les vocabulaires du monde entier, jusqu’à en dissoudre le sens… Il n’est plus de situation qui ne soit devenue « kafkaïenne ». Si une mayonnaise rate, c’est la faute de Kafka disait Alexandre Vialatte.

Si le nom de l’auteur désigne communément une situation inextricable et cauchemardesque, Max Brod, le non-exécuteur testamentaire de son ami Kafka, témoigne de l’apport d’une certaine joie
de vivre et de l’humour enclos dans une syntaxe serrée, d’où il s’échappe comme un court-ciruit. «On percevait très distinctement cet humour lorsque Kafka lisait lui-même. Ainsi lorsqu’il fit entendre à ses amis – dont j’étais – le premier chapitre du Procès, tous furent saisis d’un rire irrésistible, et lui-même riait tellement que par instants il ne pouvait continuer sa lecture».


Kafka aimait le théâtre. Dans le Procès, écrit en quelques mois en 1914, tout est pré-disposé : la salle d’audience est une sorte de théâtre, on y applaudit, les personnages semblent réciter des propos mémorisés, l’accusé, pour mieux s’expliquer, déplace des objets, se fabrique un décor… Selon Italo Calvino, un classique est un livre qui tend à reléguer la réalité à un rôle de bruit de fond, mais qui en même temps ne peut pas se passer de ce bruit de fond. Joseph K. évolue dans un monde de claustrophobie dont il faudra rendre l’épaisseur tout en ménageant les griffures, les déchirures, les trous de serrure pour laisser passer le bruit de la vie, la douceur, la musique, la poésie… et les entendre rire encore, Kafka et ses amis, réunis dans une brasserie de Prague, là, en coulisse, juste derrière le décor.


Le Procès. Mise en scène Didier Carette et Marie-Christine Colomb. Adaptation Didier Carette. Distribution en cours. Le Groupe Ex-abrupto est subventionné par le Ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Midi- Pyrénées, le Conseil Régional Midi-Pyrénées, le Conseil Général de la Haute- Garonne, la Ville de Toulouse.
 
 
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